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5 mars 2011 6 05 /03 /mars /2011 00:39

La presse n'en a rien dit, les sites semblent muets, et pourtant Inès Clouzot a rejoint Henri-Georges au paradis des cinéastes. En toute discrétion. La "grande famille" du Septième Art ne s'est pas déplacée en ce vendredi 4 mars pour l'accompagner à Saint-François-de-Sales. Il faut dire que, poussant la délicatesse jusqu'au bout, elle entrait dans l'église au moment même où cette "famille" conduisait Annie Girardot au Père Lachaise. Comme pour ne pas déranger.
Elle s'est éteinte en regardant le documentaire que Serge Bromberg avait consacré au tournage maudit de L'enfer, présenté à Cannes en 2009 et diffusé sur Canal plus. Non, le hasard n'existe pas, Dieu oublie simplement de signer...

Mais elle n'est pas pour autant partie seule. Une cinquantaine de proches, de vrais amis, ont tout mis en oeuvre pour lui offrir une cérémonie sobre et belle, en invitant Bach, Schubert, Mozart, Fauré et même Gustav Mahler, dont le final de la quatrième symphonie accompagna la bénédiction du corps. Pour que Karajan, si bien filmé par son mari, soit lui aussi présent. Et c'est le père Sylvestre Gainsi, ami de longue date qu'elle avait accueilli à son arrivée en France (elle l'appelait "mon premier enfant noir"...) qui prononça une homélie toute de douceur, de souvenirs souriants et d'espérance. Comme s'il avait voulu paraphraser les mots du Knaben Wunderhorn magnifiés par Edith Mathis :

Wir geniessen die himmlischen Freuden'      Nous goûtons à la volupté céleste
D'rum tun wir das Irdische meiden.             Aussi fuyons-nous ce qui est terrestre
Kein weltlich Getümmel                              On n'entend pas au ciel
Hört man nicht im Himmel !                       Le tumulte du monde !
Lebt alles in sanftester Ruh !                      Tous y vivent dans la paix la plus douce !



 

 

© Franz Muzzano - Mars 2011. Toute reproduction interdite sans autorisation de l'auteur. Tous droits réservés.

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Présentation

  • : Les Chroniques de Franz Muzzano
  • : Écrivain, musicien et diplômé d'Histoire de la Musique, j'ai la chance, depuis plus de 40 ans, de fréquenter les salles de concerts et les maisons d'opéras, et souvent aussi leurs coulisses. J'ai pu y rencontrer quantité d'artistes, des plus grands aux plus méconnus. Tous m'ont appris une chose : une passion n'a de valeur que si elle se partage. Partage que je vais tenter de vous transmettre à travers ces chroniques qui relateront les productions que j'ai pu voir ou entendre (l'art lyrique y tenant une grande place). Mais aussi les disques qui ont contribué à me former, tout comme les nouveautés qui me paraîtront marquantes (en bien ou en mal). J'évoquerai aussi certaines grandes figures du passé, que notre époque polluée par les "modes" a parfois totalement oubliées. Je vous proposerai aussi des réflexions sur des aspects plus généraux de la vie musicale. Tout cela dans un grand souci d'impartialité, mais en assumant une subjectivité revendiquée. Certaines chroniques pourront donc donner lieu à des échanges, des débats contradictoires, voire des affrontements qui pourront être virulents. Tant que nous resterons dans la courtoisie, les commentaires sont là pour ça. Et vous êtes les bienvenus pour y trouver matière à vous exprimer. En n'oubliant jamais que la musique n'est rien sans les artistes qui la font vivre et qui nous l'offrent. Car je fais mienne la phrase de Paul Valéry : "Aujourd'hui, nous n'avons plus besoin d'artistes. Mais nous avons besoin de gens qui ont besoin d'artistes".
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